Humanités dans le texte

Humanités dans le texte

Une plongée dans l'Antiquité grecque et latine : traduire et interpréter les textes des Anciens.

Emile Gayoso, Anca Dan

Notre but est de réaffirmer la place essentielle du texte et de la traduction, comme fondements de l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité, et de montrer, par un dialogue avec des spécialistes d’autres disciplines (littéraires et scientifiques), la façon dont les textes anciens peuvent nourrir les questionnements du présent. Cette série est réalisée avec le soutien de l’École Universitaire de Recherche Translitterae (https://www.translitterae.psl.eu/).

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Les Pline et l'éruption du Vésuve de 79 ap. J.-C.

Il y a deux semaines, dans l'épisode de notre podcast consacré à l'ambre dans l'Empire romain, nous avions déjà rencontré Pline l'Ancien et son encyclopédie en 37 volumes, source incontournable pour qui cherche à comprendre comment était utilisée cette résine fossile dans l'Antiquité. Aujourd'hui, nous retrouvons Pline l'Ancien, mais cette fois sous la plume de son neveu, Pline Le Jeune, et dans des circonstances dramatiques. Nous sommes en 79 ap. J.-C. et le Vésuve est entré en éruption, alors même que Pline l'Ancien, amiral de la flotte de Misène, est partagé entre ses responsabilités militaires et sa curiosité scientifique.
Pline Le Jeune raconte les péripéties tragiques de son oncle dans la lettre 16 du livre VI de ses Epîtres.

Zélie Chevance, normalienne en 2e année au Département des Sciences de l'Antiquité, a réuni autour d'elle une équipe de spécialistes pour éclairer les aspects historiques, archéologiques mais aussi géophysiques de cette lettre. Pour en savoir plus, vous pouvez vous reportez au dossier Odysseum complémentaire de ce podcast : https://odysseum.eduscol.education.fr/la-lettre-vi-16-de-pline-le-jeune-perspectives-littraires-archologiques-et-volcanologiques

Invité·es :

Zélie Chevance : normalienne en 2e année au Département des sciences de l’Antiquité, École Normale Supérieure
Alix Barbet (CNRS, AOROC) : directrice de recherche honoraire en archéologie au CNRS, laboratoire AOROC, École Normale Supérieure
Hélène Dessales (ENS, AOROC) : maîtresse de conférences en archéologie, laboratoire AOROC, École Normale Supérieure
Julie Carlut (Institut de Physique du Globe de Paris) : enseignante-chercheuse en paléomagnétisme, Institut de Physique du Globe, Université Paris Cité.
Luca Terray (Université Clermont Auvergne) : ingénieur de recherche à l'Université Clermont Auvergne, Laboratoire de Physique de Clermont et au Laboratoire Magmas et Volcans.

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Proserpine et les violences faites aux femmes

Depuis 2017 et le mouvement #MeToo, nos chaînes d’information et nos réseaux sociaux se remplissent chaque jour de nouvelles révélations d'actes de violence sexuelle subis par des femmes, mais aussi des enfants et parfois des hommes, pendant les dernières décennies. La parole se libère et n’hésite pas à condamner, sans prescription. Dans le contexte de la cancel culture – culture de l’annulation, de réparation des injustices faites aux minorités, aux vaincus, aux femmes – ce mouvement conduit inévitablement à la révision de notre comportement, de notre vision sur la société et sur l’histoire. Il nous invite à repenser nos repères culturels : faut-il lire encore une littérature sur le viol ? Faut-il s’émerveiller encore devant les innombrables statues et peintures qui, dans nos musées, montrent les origines légendaires de nos civilisations – comme le viol du dieu Mars sur la vierge Rhéa Silvia, dont nous avons déjà parlé dans ce podcast ?
Que faire des Métamorphoses d’Ovide et des nombreuses jeunes femmes et jeunes hommes qui, pour échapper aux dieux, choisissent la mort ou la transformation en plantes, animaux, constellations ? Que faire de ce mythe de la vie et de la mort, que l’on voit illustrer sur les tombes, dans les temples et dans les maisons grecques et romaines, ce mythe qui donnait l’espérance du salut à tous ceux qui s’initiaient dans les mystères d’Eleusis et qui résonne dans toute la littérature antique, par les noms d’Hadès/Pluton, dieu souterrain de l’Enfer, et de Perséphone/Proserpine, fille de Déméter/Cérès, déesse de la végétation ? Faut-il condamner, avec les violences sexuelles, tout un pan de la culture européenne qui a expliqué le miracle de la renaissance printanière de la nature par le retour sur terre de Perséphone/Proserpine, graine devenue jeune pousse ?

Pour parler de ces questions passionnantes et douloureuses, nous accueillons aujourd'hui trois invité·es : Benjamin Demassieux, Néphéli Papakonstantinou et Alix Barbet.

Invité·es :
Benjamin Demassieux : Professeur agrégé de Lettres classiques dans l’Académie de Lille, doctorant à l’Université de Lille, rattaché au laboratoire HALMA - UMR 8164 - Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes anciens. Sa thèse porte sur la poétique du rapt dans la poésie gréco-latine tardive (IVe-VIe siècle).
Néphéli Papakonstantinou : docteure en études latines, spécialiste de droit romain, auteure d'une thèse consacrée à la "Pratique déclamatoire et enjeux juridiques dans les Déclamations mineures du Pseudo-Quintilien : la codification du crimen raptus".
Alix Barbet: archéologue, directrice de recherche honoraire au CNRS à l’ENS, éminente spécialiste de peinture romaine et auteure de la base de données "Décors antiques" qui compile des photographies de peintures murales et de décors romains depuis 1963 : https://archeo.ens.fr/Decors-antiques.html

Animation, réalisation et publication : Emile Gayoso.
Responsable scientifique : Anca Dan.

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L'ambre dans l'empire romain (avec Anne-Vial Logeay)

Depuis le Paléolithique, les hommes et les femmes d’Eurasie, d’Afrique et des Amériques ont découvert l’existence d’une matière curieuse, à laquelle ils ont accordé des pouvoirs magiques : l' « ambre », ce solide translucide qui ne se dégrade point, qu’on peut sculpter et polir facilement, qui flotte sur l’eau de mer, fond sur le feu et, une fois frotté à d’autres solides les attire, grâce à ses propriétés électrostatiques. Les longues chaînes de diffusion de cette mystérieuse matière ont fait naître des mythes sur ses origines du bout du monde. Avec l’expansion de l’Empire Romain, certains auteurs latins – comme Pline l’Ancien – ont essayé de donner des explications rationnelles pour la matière comme pour son acheminement sur les rivages de la Méditerranée.
Nous parlons aujourd'hui de cette matière fascinante avec Anne Vial-Logeay, maîtresse de conférences en langue, littérature et civilisation latines à l’Université de Rouen, spécialiste de Pline et de littérature technique à Rome.

Invitée :
Anne Vial-Logeay : maîtresse de conférences en langue, littérature et civilisation latines à l’Université de Rouen, conseillère scientifique HCERES.

Animation, réalisation et publication : Emile Gayoso.
Responsable scientifique : Anca Dan.

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L'art de la navigation dans l'Antiquité (avec Pascal Arnaud, historien et navigateur)

La Méditerranée, cette mer nichée au milieu des terres, ce bassin de civilisations qui a tissé depuis des millénaires des liens qui continuent de s’actualiser aujourd'hui. L'imaginaire européen est fasciné par cette mer, en laquelle il voit une matrice. Pourtant, quand il s'agit de comprendre comment ces flots ont été lentement apprivoisés par les Anciens, nous nous contentons souvent d'une vision enchantée de la navigation, celle des mythes et des légendes homériques. Dans cette émission, et sans renoncer à l'enchantement, nous vous emmenons à la découverte des techniques et de la vie maritimes dans l'Antiquité.

Pour ce faire, fidèle à la méthode des Humanités dans le texte, nous allons déchiffrer et interpréter une inscription. Celle-ci est exceptionnelle puisqu'elle a été retrouvée sur un autel funéraire de la ville antique de Tomis (aujourd'hui Constantza, en Roumanie), sur les rives de la mer noire, et rend hommage à une femme-marin du nom d'Épiphania. Qui était cette femme ? Comment pouvait-elle être marin ? Et comment vivaient les marins en son temps ? Voilà quelques unes des questions qui jalonneront ce podcast, et tout au long de ce périple, c'est Pascal Arnaud, historien et navigateur, familier aussi bien des langues anciennes de la Méditerranée que de ses vents, qui sera à la fois notre pilote et notre interprète.

Invité :
Pascal Arnaud : historien et navigateur, professeur émérite à l'Université Lyon II, Membre de l’Institut Universitaire de France

Animation, réalisation et publication : Emile Gayoso.
Responsable scientifique : Anca Dan.

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Le voyage au Suriname de Maria Sibylla Merian

Peu de femmes scientifiques de l'histoire auront été à la fois aussi illustres et aussi inconnues que Maria Sibylla Merian, pionnière de l'entomologie et de l'illustration scientifique. A sa mort à Amsterdam en 1717, cette femme de sciences qui était aussi une artiste, était connue dans toute l'Europe, comptant même parmi ses admirateurs le tsar Pierre le Grand, acquéreur de certaines de ses œuvres et de son portrait. Rien ne laissait donc présager l'oubli qu'allait bientôt lui réserver la postérité, et en particulier, nous le verrons, le XIXe siècle. Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que ses contributions, non seulement comme peintre et illustratrice, mais aussi comme naturaliste, soient appréciées à leur juste valeur et que son nom entre au panthéon des bâtisseurs de la science européenne. Symbole de cette réhabilitation : en Allemagne, avant le passage à l'euro, son portrait figurait sur les billets de 500 Deutsche Mark.

Dans ce podcast, depuis la galerie de l'évolution du muséum d'histoire naturelle de Lille et mené par une équipe entièrement féminine et résolument décidée à mettre en lumière la place des femmes dans la littérature latine (qui est aussi scientifique), nous revenons sur le voyage au Suriname de Maria Sibylla Merian, la grande aventure scientifique de sa vie, qui la conduira à publier en 1705 à Amsterdam une œuvre considérée comme son chef : Metamorphosis Insectorum Surinamensium.

Lien vers le dossier Odysseum "Le voyage au Suriname d’une autrice, illustratrice et scientifique du XVIIIe siècle : Maria Sibylla Merian " : https://odysseum.eduscol.education.fr/le-voyage-au-suriname-dune-autrice-illustratrice-et-scientifique-du-xviiie-siecle-maria-sibylla

Invitées :

Océane Puche, professeure certifiée de Lettres classiques, Lycée Saint-Jean de Douai, Académie de Lille
Séverine Clément-Tarantino, MCF en langue et littérature latines, Université de Lille, Faculté des Humanités, UMR 8164 HALMA,
Clémence Coget, professeure agrégée de Lettres classiques, Lycée R. Queneau de Villeneuve d’Ascq.
Cécile de Rousiers-Gonçalves, professeure agrégée de Lettres classiques, Lycée Gambetta de Tourcoing, UMR 8164 HALMA

Animation, réalisation et publication : Emile Gayoso.
Responsable scientifique : Anca Dan.